La Centrale hydroélectrique de Budana, situé sur la rivière Shari, à 12 Km de la ville de Bunia en province de l’Ituri est la principale Centrale pour la région. Elle appartient à la Société Minière de Kilo-Moto (SOKIMO), une entreprise du Portefeuille de l’Etat congolais, et est géré par une de ses Directions, à savoir Electrokimo.
Construite en 1940 avec une capacité initiale de 12.5 Mw pour le besoin des activités minières industrielles de la région, cette Centrale a en même temps alimenté les populations des grandes agglomérations de l’Ituri (Bunia, Mongbwalu, Kasenyi-Tchomia, Nyankunde…) et de Haut-Uélé (Watsa, Doko…).
Cependant, la Centrale hydroélectrique de Budana a progressivement perdu sa capacité opérationnelle pour ne rester aujourd’hui qu’avec une capacité de 3Mw, laquelle n’est plus en mesure de répondre aux sollicitations électriques d’une région à vocation minière et pétrolière, une région à très forte pression démographique et un essor socio-économique considérable. Et même si elle serait rétablie dans sa puissance initiale, la Centrale ne saura plus faire face en même temps aux sollicitations actuelles et à venir.
A ce jour, deux facteurs essentiels sont à la base de l’insuffisance de l’électricité dans la zone alimentée par Budana. D’abord la vétusté de l’outil de production de l’électricité, pour laquelle la SOKIMO/Electrokimo n’a pas suffisamment de moyens financiers de réhabilitation et de maintenance conséquente. Ensuite, l’attachement juridique de l’Electrokimo à la SOKIMO. Cette dernière se trouve elle-même dans une situation de précarité financière qui caractérise actuellement la plupart des entreprises du portefeuille de l’Etat. Dans ce sens, la SOKIMO n’est pas à même de fournir à l’Electrokimo les moyens financiers qu’elle-même n’a pas. Ses interventions minimes pour la réhabilitation et la maintenance ajoutées à celles de Mongbwalu Goldmines restent insuffisantes pour remettre en état la Centrale hydroélectrique de Budana. Les demandes des fonds émis par la SOKIMO pour le compte de l’Electrokimo sont restées pour la plupart des cas des cris dans le désert.
Etant donné que le besoin en électricité reste toujours énorme dans la région, et qu’il y a nécessité de trouver les voies et moyens pour y faire face, le présent rapport a proposé certaines pistes des solutions. D’abord, à court ou moyen terme, séparer la gestion de l’Electrokimo de celle de la SOKIMO en la confiant à des investisseurs privés sur base du mécanisme de Partenariat Public-Privé, dans lequel la SOKIMO pourra bénéficier de certains paiements stipulés dans le Partenariat. Considérant la quantité élevée d’électricité dont ont besoin les opérateurs miniers, et pour que ce Partenariat ne prive les populations de l’électricité, l’Electrokimo devrait expressément négocier des clauses de fourniture d’électricité aux populations, lesquelles clauses doivent figurer dans le cahier de charge de l’appel d’offre. Et puis, en même temps que cette solution est appliquée dans le cas de Budana, à moyen terme, l’Etat, c’est-à-dire du niveau national au local à passant par le provincial, doit envisager la construction des nouvelles centrales hydroélectriques, non seulement pour répondre aux sollicitations de la région, mais aussi remplir son devoir constitutionnel, celui de garantir l’accès à tous à l’électricité.
Au Premier Ministre du Gouvernement de la RDC
Au Ministre du Portefeuille et le Ministre nationale ayant l’électricité dans ses attributions
Au Directeur Général de la SOKIMO
Au Ministre provincial ayant l’Energie dans ses attributions
by Cadre de Concertation de la Société Civile de l'Ituri sur les Ressources Naturelles