Le 4 février 2025, Resource Matters, aux côtés de 63 organisations de la société civile de la République démocratique du Congo (RDC), d'Europe et d'ailleurs, appelle l'Union européenne (UE) – et en particulier la Commission européenne – à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à son implication dans le secteur des minerais critiques au Rwanda.
Selon le groupe d'experts des Nations Unies, au moins 150 tonnes de coltan sont exportées frauduleusement chaque mois vers le Rwanda, où elles sont mélangées à la production nationale, provoquant la plus grande contamination enregistrée des chaînes d'approvisionnement en minéraux dans la région des Grands Lacs au cours de la dernière décennie. Cela met en évidence le rôle important du Rwanda dans l’exploitation illégale des minerais de la RDC, qui continue d’alimenter les conflits et les violations des droits humains.
Malgré la Condamnation publique par l’UE de l’implication du Rwanda dans le conflit en RDC, les institutions de l’UE continuent d’appuyer le secteur minier du Rwanda. En évaluant des projets stratégiques potentiels au Rwanda dans le cadre du Critical Raw Materials Act (CRMA) et en envisageant d’importants investissements dans le cadre du Global Gateway, l’UE risque de soutenir le secteur minier d’un pays qui déstabilise activement son voisin et compromet les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques.
La situation exige une action urgente pour garantir que les politiques de l’UE ne contribuent pas involontairement à la guerre, aux violations des droits de l’homme et à l’exploitation illicite des ressources.
Nous exhortons la Commission européenne à :
Les vastes ressources naturelles de la RDC devraient être une source de paix et de prospérité, et non de conflits et de souffrances. L’UE a l’obligation morale et juridique de garantir que ses politiques ne soutiennent pas par inadvertance une agression, une occupation ou une exploitation illégale. En tant que l’un des plus grands importateurs mondiaux de matières premières, l’influence de l’UE peut jouer un rôle central pour modifier la dynamique de la région et garantir que les ressources soient utilisées au profit du peuple congolais et non des profiteurs du conflit.En se retirant du protocole d'accord avec le Rwanda, en mettant fin aux projets stratégiques dans le cadre du CRMA et en adoptant des mesures concrètes pour promouvoir la responsabilité, l'UE peut réaffirmer son engagement envers ses valeurs et contribuer à une solution durable et juste pour le peuple congolais.
Lisez la lettre commune complète ici.
Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter : martina.matarazzo@resourcematters.org