Communiqué de Presse
Kolwezi, le 13 Septembre 2018 – Les intérêts de la RDC dans le projet hydroélectrique de BUSANGA, qui devra alimenter le projet minier de la SICOMINES, sont représentés par une entreprise privée dont l’actionnariat est peu clair, révèle la Synergie des Organisations de la société civile dans un rapport intitulé “Busanga: Pas de courant, pas au courant” publié aujourd’hui.
Le rapport de la synergie démontre comment une entreprise privée dénommée Congo Management (« COMAN »), dont la propriété réelle s’est avérée difficile à retracer, figure parmi les entreprises qui représentent l’Etat dans le projet Sino–Congolaise Hydroélectrique (SYCOHYDRO). Avec 15% des parts, elle détient une participation plus grande que les deux sociétés de portefeuille de l’Etat, dont la Générale des Carrières et des Mines (7 %) et la Société Nationale de l’Electricité (3%).
Depuis 2016, un projet hydroélectrique d’une puissance estimée de 240 MW est en construction en République Démocratique du Congo, dans la province du Lualaba, pour desservir en priorité la Sino-Congolaise des Mines (SICOMINES), une entreprise minière qui a besoin de 170 MW supplémentaires pour faire fonctionner son usine à plein régime et atteindre une production de 250 000 tonnes de cuivre par an.
Si le développement d’une solution énergétique locale donne de l’espoir en termes d’amélioration de la desserte en électricité dans la zone, le manque de transparence soulève cependant des profonds questionnements. Les transactions entre parties sont peu claires, la convention de concession de BUSANGA n’est pas disponible et le financement du développement du projet reste opaque.
Par ailleurs, la synergie craint un déséquilibre entre ce qu’apporte l’État et les retombées futures du projet en terme des recettes fiscales et d’électricité. En effet, il est probable que la population congolaise ne bénéficiera pas de l’électricité générée par le projet, puisque 170MW seront alloués à SICOMINES et le restant pourra être vendu au prix du marché, y compris à d’autres entreprises minières de la région. Par ailleurs, bien que la partie congolaise se soit engagée à contribuer 328 Millions de dollars américains au projet pour financer le développement du projet de la centrale hydroélectrique de BUSANGA, soit 50% du financement total requis, cet argent n’est pas retracé et ne se reflète pas dans la participation de l’Etat au projet. Enfin, il est possible que ce projet tombe sous l’exonération fiscale complète dont bénéficie la SICOMINES, ce qui priverait le Congo d’importantes recettes fiscales.
Les institutions engagées dans le projet n’ont pas répondu aux questions sur la transparence et les retombées de BUSANGA que la synergie leur a adressées. La synergie conclu que « le flou qui entoure le développement de BUSANGA ne permet pas de s’assurer que le Congo tirera les retombées espérées de ce projet. »
Elle recommande :
Au Gouvernement de la RDC :
Au Parlement de la RDC :
A la SICOMINES
Au Comité Exécutif de l’ITIE RDC
La synergie de la société civile regroupe trois organisations implantées dans les provinces minières du Lualaba et du Haut-Katanga : l’Observatoire d’Etudes et d’Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale (OEARSE), l’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH) et l’Initiative Bonne Gouvernance et Droits Humains « IBGDH ».
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